Cela est déjà dit ailleurs mais il est bon de le répéter :-)
Bien sur, il faut commencer par trouver l'eau. Nous avons fait venir plusieurs sourciers.
Et finalement commencer à creuser à la main au "bon endroit" du moins nous l'espérions.
On nous a dit qu'on trouverait de l'eau à 4,50
Oui ici nous avons la chance d'avoir de l'eau en grande quantité.
Pourquoi creuser à la pioche ?
Une recherche acharnée pour trouver un puisatier dans la région nous a conduit à une impasse. Tous les puisatiers pratiquant les puits en pierres ne sont plus là. Les autres ne font plus que des forages. Or un forage nécessite une énergie électrique pour tirer l'eau. Nous voulions pourvoir jeter notre seau, voir le niveau de l'eau. Pouvoir creuser encore si la source venait à diminuer etc... Autonomie quoi!
Il y a aussi la solution possible d'enfiler des buses en béton. Mais cela nécessité aussi un transport et une machine et une personne qualifiée pour faire cela, on a pas trouvé.
On a trouvé que des ego-quéquettes...
Donc, nos avons creusé et cela a pris beaucoup de temps.
En creusant, nous avons extrait du tuf. C'est comme cela qu'on l'appelle ici même si c'est impropre (à ne pas confondre avec le tuffeau qui est une roche volcanique) ce qui compte c'est que c'est un mélange très intéressant pour la construction. Mélange d'argile, de quartz, de granite, de sica (petit morceau plats reconnaissables par ce qu'ils brillent) et sûrement bien d'autres éléments.
Maçonner le puits à l'africaine.
Là aussi, nous avons fait des recherches et finalement ce qui nous a plu c'est d'armer le trou avec des fers à bétons et du grillage. Ensuite bien sur, vous vous en doutez, nous avons utilisé ce que nous avions extrait en tas là juste là, pour réaliser un mortier avec du ciment. Après plusieurs essais dont le but était d'incorporer le moins de ciment possible, nous avons choisi le rapport 1/5. Vous trouverez dans les mortiers (chaux ou ciment) proposés avec du sable un rapport plutôt de 1/3. L'avantage de notre tuf c'est qu'il contient de l'argile ce qui nous rapproche de l'Afrique aussi dans notre conception. Pour avoir travailler la terre crue, je fais confiance à l'argile. Les résultats des tests ont prouvé qu'il n'était pas nécessaire d'ajouter du ciment contrairement à ce que gentes vous disent.
Puis, l'eau est montée dans le puits.
Côté pratique.
Pour tirer l'eau du puits, nous avons une pompe mais pas de citerne et pas forcément envie de stoker dans un énième récupérateur qui rend l'eau croupie ou infestée d'algues vertes à plus ou moins long terme. Bref ce n'est pas très pratique. Lancer le sceau sans margelle est sans poulie est un sport que j'ai personnellement pratiquer en Tunisie, cela fait les abdominaux. C'est un sport d'adresse aussi car il faut que le seau arrive à l'envers dans l'eau. Le mieux est d'avoir un seau lourd ou dont le cul est plombé. Pourquoi pas de poulie? Parce qu'il faut essayer d'empêcher les animaux de tomber dans le puits. Nous avons du le recouvrir en attendant de pouvoir construire la margelle, réinstaller une poulie etc.
Le truc bleu a été fabriqué avec des branches de châtaigner pour le cercle, du grillage à poule et une nappe cousue avec de la ficelle de cuisine.
Certains petits animaux tombent quand même.
Des grenouilles, des vipères, des rats... et les limaces qui sont partout, rampent sur les parois...
La margelle.
Coffrage :Après un an d'attente, nous avons enfin pu réaliser le coffrage du puits pour maçonner la margelle.
Le contre-plaqué qui a servi n'est pas le plus souple mais c'est ce que nous avions en "stock"..
Il fait 5 mm d'épaisseur. Il vaut mieux du 3mm ou au mieux du contre-plaqué de cintrage.
Après avoir bien mouillé la plaque nous avons plus ou moins réussi a le faire rentrer dans le puits.
Avec des bouteilles de toutes sortes. Ce que nous avons récupéré. Toujours mettre les bouteilles en quinconce. Alternance avec les bouteilles de bière et superposition avec les bouteilles de vin.
