Voyage pour la vie
rencontre avec les zapatistes
en mixité choisie
de La Gare
(maison
Queer / MINT en Création)rencontre avec les zapatistes
en mixité choisie
Nous nous sommes donc rapprochées du groupe "Femmes du plateau" qui a organisé trois jours avec un groupe de zapatistes dont une journées en mixité choisie sur le plateau de Millevache.
Un petit groupe de cinq compas face à une cinquantaine de "femmes" du coin et de Dordogne. Une grande écoute. A mon goût, pas assez d’échanges. Les compas avaient tout préparé, elles étaient concentrées ce qui parait normal vu l'effort fourni pour arriver jusqu'à nous et le sens des responsabilité et de l'engagement qu'ont ces personnes.
Nos échanges ont donc été très formels mais comment aurait-il pu en être autrement ? Plus de temps, moins de gens, c'est toujours un peu la question. En tous cas cela devait être très impressionnant pour elles et cela l'était aussi pour nous. Que dire de notre expérience qui parait tellement fade au regard de la leur? Les personnes présentes sans doute rêvent plus ou moins d'une révolution qui ne viendra pas. Nos petites victoires ne doivent pas être oubliées mais notre passé de personnes blanches civilisées d'après-guerre, nos trente glorieuses, n'ont rien de commun avec le leur. Leurs grand-mère, las habuelas, ont connu l’esclavage. Pas les nôtres. Nous avons à nous sortir de notre carcan démocratico-totalitaire bien huilé. Elles ne cessent de le dire, c'est en mémoire de leur grand-mère qu'elle s’investissent dans la lutte. Elles sont si déterminées.
J'envie leur esprit communautaire. Tout dans leurs paroles, et la description de leurs actes, de leurs luttes, montre à quel point leur culture de la solidarité est encrée en elles. Les deux jours d’exposé qui suivront le confirmeront : Il a une prise en charge par les villages de tous les évènements de la vie.
Nous en sommes très loin. La tribu nous manque. C’est pourtant par-là qu’il semble nécessaire de commencer avant toute action dans notre monde moderne. C’est le fondement du renversement que nous appelons de nos vœux. Retrouver cet esprit des campagnes d’autrefois qui faisait que nulle n’était laissé seule. L’entraide était une chose naturelle. C’est notre bagage à nous.
La Gare est une maison qui essaie d’aller dans ce sens. Mais qui, parmi les MINT voudrait vivre à la campagne ? Retrouver un peu de notre sauvagerie aussi ? Nous sommes ici encore en attente d’un collectif qui souhaiterait s’organiser pour cela dans cette maison.